Pour imaginer...


Une femme enfant, les yeux démesurément ouverts, déambule dans les rues comme suivant un fil invisible. Sa démarche légère et dansante la fait pourtant sembler fragile. Elle n'est pas très grande mais son corps est bien proportionné, dégage beaucoup de sensualité.


Ses cheveux traînent sur ses épaules, cachant en partie les traits fins de son visage. L'ondulation de ses boucles en bataille complètent ses vêtements aux couleurs feutrés par la luminescence de la ville endormie.

Réservée, timide, minuscule, perdue dans ce monde trop grand pour elle, elle lève son regard vers le ciel métallique qui absorbe les buildings aux formes géométriques. Elle dévie et préfère retrouver ses petites ruelles préférées, envoûtantes et mystérieuses. Elle retrouve son chemin et découvre au fur et a mesure des petites merveilles bien cachées: portes aux couleurs multicolores, volets vieillis. Parfois la végétation reprend le dessus dans des endroits abandonnés et se mêle aux anciennes fresques décrépites aux coloris passés dans ces jardins oubliés.

La nuit transforme la réalité, l'illumine malgré elle. La saturation des couleurs de ce monde nocturne, l'architecture aux lignes droites en apparence, les effets d'optique se mêlant aux perspectives et aux profondeurs construisent un envers couleur métal.
La nuit est là, les couleurs se métamorphosent, passent de la lumière vive, à des ombres, briques, moutardes. Le silence règne. L'ambiance est feutrée. Le moindre souffle fait frémir.

Cette nuit de l'an 2350 s'installe et des ombres bleu sombre grisonnant traversent la ville.

Un sky-traceur plane au dessus de ses super-structures et plonge vers le ciel à peine descriptible.

Les humanotatous se réveillent, ouvrent leurs carapace synthétiques, composées d'épaisseurs de tissus dont les tons sont submergés d'ombre et ressortent. Les superpositions de textiles transparents teintés, donnent à ce moment là toute leur intensité.

Des découpes et des pliages déstructurés, des lanières des clips et des fermetures argentées, ferment ces carapaces reconstituées. Leurs lignes abstraites sont en harmonie avec le corps.

Ils èrrent en ville, s'émerveillent, capturent ses couleurs texturées et vivent.
L'aurore arrive, les yeux fatigués de cette explosion forte en images.

L'allure s'oublie et se fatigue.

La femme enfant s'abandonne pour fabriquer ce monde tant imaginé et rêve.

par zizaBoxon